Déjà une première semaine qui s'achève. Après un départ dimanche dernier devant plus de 80 personnes, dont une quarantaine qui m'ont accompagné sur les premiers kilomètres, j'ai poursuivi ma route jusqu'à Nuits-Saint-Georges. Un total de 72km, ponctués par un passage le long du canal de Chalon à Chagny et la voie des vignes à Beaune.
Après ce premier trajet, j'ai rencontré lundi Damien, un paysan en A.C.S (Agriculture de Conservation des Sols). Cette agriculture repose sur trois grands principes :
1) L'arrêt total du travail du sol (donc plus de labour, de déchaumage... etc), la seule pénétration dans le sol se déroule lors des semis.
2) Un sol couvert en permanence (entre deux cultures, il implante un couvert végétal, qui permettra d'avoir un sol couvert en permanence).
3) Une rotation des cultures plus grande (La rotation des cultures désigne les rotations des différentes cultures sur une même parcelle, c'est-à-dire l'ordre dans lequel on implante différentes cultures afin d'éviter d'avoir une même culture plusieurs années d'affilées sur le même sol.)
Pour Damien, les avantages sont nombreux : l'arrêt du travail du sol permet d'économiser une grande quantité de fuel et d'achat de matériels de travail du sol. La couverture permanente permet, elle, d'empêcher l'érosion hydrique (pluie qui emporte le sol) et éolienne (le vent qui emporte le sol). Les couverts végétaux, avec leurs racines, travaillent le sol à la place des outils. Les rotations plus longues, couplées avec la couverture permanente permettent de diminuer l'usage des produits phytosanitaires (pesticides). Enfin, les couverts peuvent aussi jouer un rôle d'engrais (légumineuses qui fixent l'azote de l'air). Mais la grande difficulté reste dans la maitrise de cette technique, il faut un nouvel équipement en terme de semoir, de l'expérience car chaque sol est unique. Damien pratique cette agriculture depuis 15 ans.
Mardi, j'ai rejoint ensuite Saulon-La-Chapelle, 22km plus loin. J'ai passé du temps avec le négoce Bresson. Un négoce, c'est une entreprise qui va accompagner les agriculteurs : commercialisation des céréales, vente de produits phytosanitaires et d'engrais. Enfin, ils assurent aussi une activité de conseils avec des techniciens. Pour résumer, c'est exactement la même activité qu'une coopérative agricole, avec l'atout d'être une structure plus petite qui permet d'être plus proche des agriculteurs et plus réactifs. Le lendemain, dans le village d'à côté, j'ai rencontré Samuel, maraîcher en agriculture raisonnée (c'est-à-dire qu'il n'utilise des pesticides que dans des cas extrêmes où il n'a pas d'autres solutions). Il développe énormément la vente directe, à la ferme, dans les entreprises ou même vers des collectivités proches (Dijon).
Samuel et Catherine
Je me suis ensuite rendue à Dijon (17 km), chez une amie étudiante, Mathilde, qui m'a hébergé le temps d'une nuit, avant de repartir, mercredi, en direction de Mulhouse, en train cette fois-ci.
J'ai donc rencontré Marie et Benjamin. Benjamin est céréalier (Maïs, Soja et Blé) en Alsace, à Ensisheim (à 20km de Mulhouse). Marie est enseignante en BPREA, en lycée agricole. J'ai participé Jeudi, avec Benjamin, à la récolte du maïs cribs (récolte de l'épi de maïs et séchage naturel dans des grandes grilles à l'air libre) et à une récolte de soja le soir. J'ai ensuite accompagné, vendredi, Marie dans un de ses cours. Elle forme, en un an, des adultes qui ont un projet agricole. J'ai donc pu échanger avec eux, pendant 2h, sur les différentes problématiques agricoles.
Sommet du cribs à maïs