Dernière ligne droite avant Noël : les vallées du Rhône et de la Drôme. Malgré des étapes marquées par le mauvais temps et des températures froides, me voilà arrivé dans la Drôme. Plus précisément dans la vallée de la Drôme !
Je suis accueilli chez Hugues VERNIER, le responsable agriculture de la communauté de commune du Val de Drôme, aussi appelée Biovallée. En effet, ce territoire est marqué par une forte présence du bio, des petits producteurs et de la vente directe. J’ai comme eu l’impression de vivre quelques jours dans un autre monde où un modèle de société, plus vertueux, plus humain, existait. Pourquoi un fonctionnement ci différent ici ? Deux raisons principales. La première, ce sont les producteurs. En effet, beaucoup sont ou sont issus de la génération mai 68, qui cherchait des terres à bas prix pour développer une nouvelle forme d’agriculture. C’est ce que l’on nomme maintenant le mouvement des néo-paysans, qui a donc une longue historique dans la Drôme grâce à l’attractivité de terres peu chères. Ce sont donc de nombreux « non-issus du milieu agricole » qui se sont installés sur ces terres, avec des projets souvent très innovants et inédits. La deuxième raison est politique. Rappelez-vous, je suis hébergé chez le responsable agriculture de la communauté de commune. « Quoi, ce poste existe vraiment ? Depuis quand les politiques s’occupent de l’agriculture ? ». En effet, souvent les politiques laissent les organismes historiques, « classiques », gérer les questions agricoles. Ici, la communauté de communes à son mot à dire et est un acteur essentiel de la politique agricole du territoire.
L’agriculture de cette vallée est donc caractérisée par un nombre important d’agriculteurs qui se revendiquent « paysans » avec des valeurs proches de la confédération paysanne (petite surface, production diversifiée, alimentation, respect de la nature, agriculture bio…). La communauté de communes, elle, est un véritable pivot qui permet de relier les agriculteurs, les instituts techniques (bio ou non), les centres de formations, les coopératives… Tous les acteurs de l’agriculture dans la Drôme quoi ! Pendant mon séjour, j’ai pu rencontrer les collègues d’Hugues qui m’ont présenté leurs actions : site internet pour partager les bonnes pratiques, organisation de rencontre, travail sur les politiques agricoles locales… J’ai aussi pu rencontrer un service d’agriculture locale, Agri’court, qui joue le rôle d’unique intermédiaire entre les agriculteurs et des restaurateurs collectifs (cantines, entreprises, maison de retraite…). J’ai aussi pu déjeuner avec la structure « les Compagnons de la Terre », qui possède un terrain acheté par la communauté de communes et où des futurs paysans s’installent pour venir tester leur projet avant de se lancer dans l’achat de terres. Enfin, j’ai participé à une après-midi de rencontres entre agriculteurs et organismes de formations sur le sujet du pâturage des brebis dans les vergers. Le point qui m’a le plus marqué, c’est la présence de tous les organismes acteurs de l’agriculture de la région. Ils étaient tous représentés, chacun avait son mot à dire et aucun pic entre eux. Au contraire, ils ont l’air de tous se connaitre et de partager de nombreux projets ensemble. Une coopération que l’on ne retrouve peut-être pas ailleurs en France…
Quelques coups de pédales et je rejoins Grenoble pour y déposer mon vélo le temps d’un break de fin d’année, histoire de se reposer un peu et de passer du temps avec ma petite amie, ma famille et quelques amis.
On se retrouve donc le 07 janvier 2019 pour un retour d’expérience de mon aventure dans mon école d’ingénieur à Grenoble (18h, Amphi Bergès au 21 Avenue des Martyrs – Grenoble). Puis le retour au vélo le lendemain…
L’arrivée à la maison (10 Chemin de la Brosse - 71880 Châtenoy-le-Royal) est prévue le mardi 15 janvier, 17h30 !