Départ de Nantes, direction Chavagnes-en-Paillers chez deux agriculteurs de l’APAD : Joël et Philippe. Ils pratiquent donc l’agriculture de conservation des sols. De beaux échanges sur leur parcours et surtout, de belles photos prises dans leurs parcelles, remplies de vies ! (Lombrics, champignons…).
Joël est un précurseur de la conservation des sols. A l’époque où il était seul à entreprendre cette démarche, il a trouvé de nombreuses réponses (ou soulevé de nouvelles questions ?) à travers différentes lectures qu’il a partagées avec moi : « Le sol, la terre et les champs » de Claude et Lydia BOURGUIGNON, « La révolution d’un seul brin de paille » de Masanobu FUKUOKA ou encore « Les fondements d’une agriculture durable » de Carlos CROVETTO LAMARCA.
Mardi, j’ai rejoint deux autres adhérents de l’APAD, Jacky et Laurent, à Nieul-sur-l’Autise. La différence avec leurs collègues de la veille, c’est la présence d’élevages chez eux. Des porcs pour Jacky et des vaches laitières pour Laurent. De quoi assurer une bonne symbiose culture-élevage sur leurs exploitations. Laurent se démarque aussi par la présence d’une éolienne sur l’une de ses parcelles. La conversion vers l’agriculture de conservation des sols a été plus compliquée pour Laurent. Ses terres se situent dans une grande plaine. Il a donc du apprendre à cultiver autrement malgré les regards et les remarques permanentes de ses voisins.
Mercredi, j’ai traversé la Marais Poitevin pour me rendre chez Vincent, jeune retraité de deux semaines et ancien président d’une petite coopérative. Nous avons pu faire le tour des différentes problématiques agricoles (irrigation, transmission, rôle des coopératives, états économiques, bio, élevages, travail en équipe, suicides…). Vincent vient tout juste de partir en retraite et il a permis à un jeune, du village, Corentin, non issu du milieu agricole, de s’installer. Une grande satisfaction pour cet agriculteur qui se souvenait de la tristesse de Corentin, plus jeune, qui pensait que l’on ne pouvait pas être agriculteur si on n’était pas fils d’agriculteurs.
Vincent, à côté de son bâtiment et de sa parcelle de colza.
Jeudi, changement de production : arboriculture ! Avec une production de pommes, de poires, d’abricots et de cognac. Une grande exploitation familiale, en GAEC, à Romegoux. Yohan, responsable de l’itinéraire cultural des arbres est quelqu’un de très intéressant, passionnant et innovant. Il est actuellement en conversion bio. Mais pour lui, ce n’est pas quelque chose qu’il cherche à mettre en avant. Le label bio, il le prend car ses pratiques étaient proches du bio depuis plusieurs années sans forcément viser « le label ». En effet, il est sans cesse en train de se questionner, d’innover, d’essayer de nouvelle façon de produire pour être le plus sobre possible tout en restant efficace. C’est aussi un grand amoureux de la conservation des sols. Tous les matins, après son réveil à 5h, il passe 1 à 2h sur internet à regarder des vidéo-conférences pour continuer à se former et à se questionner. Une dynamique et un esprit innovant qui épatent ses collègues.
Vendredi, direction St Simon-de-Pelouaille. Encore une fois, chez deux agriculteurs de l’APAD : Olivier et Jean-Pascal. Avant de diner ensemble, nous avons visité l’exploitation d’un troisième adhérent de l’APAD, qui commence à installer ses fils sur l’exploitation. Alors qu’il était uniquement céréalier, ses enfants ramènent l’élevage sur des plaines où aucun animal n’a pâturé depuis des années : moutons et chèvres sont désormais visibles ! Bien entendu, pour une famille qui prône la conservation des sols, ces valeurs doivent se retrouver dans l’élevage. C’est comme ça que, logiquement, les animaux se retrouvent à pâturer les couverts végétaux. Une destruction du couvert économique et écologique !